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PÔLE MÉDICO-SOCIAL SAINT-NICOLAS 9e PÔLE DU CHU

Le 1er janvier 2020, l’hôpital Saint-Nicolas et le CHU fusionnaient avec la formation d’un 9e pôle clinique : le pôle médico-social Saint-Nicolas. Quelques mois après la fusion, À l’Heure H fait le point sur la phase de transition et donne la parole au Dr Sébastien Lléonart, chef de ce nouveau pôle.

 

Accueillir près de 350 nouveaux collaborateurs et 400 résidents et patients, à l’occasion d’une fusion, est une étape rare et un moment fort dans la vie d’un établissement hospitalier. Moment toujours précédé et suivi de questionnements, d’étonnements, de discussions, de découvertes mutuelles et aussi d’inquiétudes partagées.

Le fait que les 2 établissements fassent « direction commune », depuis 2006, aura cependant facilité la phase d’organisation préalable qui a duré environ un an. Une organisation complexe et une harmonisation des procédures qui restent encore naturellement à affiner 10 mois après la fusion officielle.

Le 9e pôle clinique du CHU

En janvier, le site Saint-Nicolas est devenu le pôle médico-social du plus grand établissement public de santé de Maine-et-Loire.

De fait, avec ce nouveau pôle et avec le service de Gériatrie et le service de Soins de suite, c’est une filière complète et fluide de prise en charge des personnes âgées qui vient d’être créée au CHU.

Concrètement, la population a désormais, au CHU, accès à l’ensemble des prises en charge médico-sociales auquel peuvent prétendre les personnes âgées : activités de court séjour et soins de suite sur le site principal et, sur le site Saint-Nicolas, activités de long séjour et EHPAD avec, pour les résidents, un accès facilité au plateau technique du CHU.

Les habitants du territoire bénéficient ainsi d’une filière gériatrique forte offrant une prise en charge de haut niveau sur tous les plans.

Des pratiques enrichies et un champ d’action élargi

Quant aux équipes médicales et paramédicales des 3 sites – médecins, infirmiers, aides-soignants, ASH, psychologues, diététiciens, assistantes sociales, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, techniciens, administratifs… – c’est l’occasion d’enrichir mutuellement leurs pratiques.

Pour les équipes du pôle médico-social, l’intégration au CHU représente aussi l’opportunité d’élargir leur champ d’action aux missions à caractère universitaire, d’enseignement et de recherche.

Un projet médico-soignant cohérent

Élaboré conjointement par les équipes des trois sites, le projet médico-soignant du pôle médico-social Saint-Nicolas concilie les cultures et les pratiques de l’ancien hôpital Saint-Nicolas et du CHU. Il conforte ainsi le rôle du CHU en tant qu’acteur sanitaire clé en matière d’accueil des personnes âgées dépendantes, avec l’accompagnement du CESAME.

Quatre priorités

Le projet médico-soignant repose sur plusieurs priorités :

  • Fluidifier le parcours de la personne âgée (résident-patient) et renforcer la coordination des acteurs de santé.
  • Sécuriser les prises en charge médicamenteuse et nutritionnelle chez le sujet âgé.
  • Renforcer les compétences des professionnels de santé en mettant en place des programmes de formation et en favorisant le partage d’expériences.
  • Participer aux innovations d’accompagnement de la personne âgée et développer les projets de recherche.

L’harmonisation, un défi au cœur du projet

Créer un nouveau pôle hospitalier en fusionnant deux établissements, et donc deux communautés humaines et professionnelles, ne se fait évidemment pas sans difficulté.

L’harmonisation des pratiques, des horaires, des modes de fonctionnement, et la mise en place de nouveaux circuits structurés passent par une période de transition pouvant générer des turbulences.

Les difficultés de recrutement rencontrées sur la période des congés annuels ont exacerbé les écueils liés à cette période de transition. Il ne faut cependant pas perdre de vue l’objectif initial : préserver la qualité et la spécificité de la prise en charge médico- sociale, tout en intégrant les spécificités de chaque établissement.

3 questions à Sébastien Lléonart, Chef du Pôle médico- social Saint-Nicolas

Comment avez-vous vécu la fusion des deux établissements ?

« Une telle transition n’est jamais facile, et certains collaborateurs de l’ancien hôpital Saint-Nicolas ont pu ressentir une certaine perte de souplesse et d’autonomie dans la gestion du quotidien. L’ajustement budgétaire sur l’EHPAD était programmé indépendamment de la fusion. Mais, le fait qu’il intervienne au même moment que la fusion a pu majorer les difficultés et conduire à certains amalgames. »

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

« Malgré les étapes préparatoires franchies ces dernières années (Direction commune en 2006, homogénéisation des pratiques et des achats au niveau du GHT depuis 2016, recours exclusif au laboratoire de biologie du CHU à partir de 2019), la bascule a généré certaines difficultés sur le terrain, notamment au niveau de la préparation et la livraison des médicaments, la mise en place de nouveaux circuits logistiques, et des réorganisations des équipes. Des problématiques que les équipes, la Direction générale et celle des soins se sont efforcées de résoudre avec toute leur énergie et une grande réactivité. » 

Quels bénéfices cette fusion apporte-t-elle pour l’avenir ?

« Tout ce que nous avons l’impression de perdre en autonomie, nous le gagnons en expertise, en stabilité, et en qualité de conseil. Nous disposons maintenant en direct du service juridique du CHU, d’une veille qualité en continu, de la force de frappe de la Direction des affaires médicales quand elle publie une annonce, et de l’ensemble des services du CHU… Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur de nombreuses valeurs ajoutées, dont certaines directement issues de notre expérience clinique. » 

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