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Les relations internationales, un enrichissement mutuel pour les hospitaliers

Le Pr Paul Calès (5e en partant de la gauche) et le Dr Natacha Bouhours-Nouet (en vert, au centre) à Djibouti, en mars 2023.

Depuis bientôt 50 ans, le CHU d’Angers est impliqué dans de nombreuses coopérations internationales. Cette facette, souvent peu connue de l’activité hospitalière, participe pourtant au dynamisme et à la reconnaissance de l’établissement. Une analyse quantitative et qualitative (*) des actions conduites sur les cinq dernières années a été présentée aux instances du CHU d’Angers début 2023.

Si, au plan national, la coopération hospitalière internationale est inscrite au code de la santé publique et fait donc partie du rôle des centres hospitaliers, elle est cependant laissée à leur libre initiative. Cela explique que ces projets soient majoritairement impulsés de façon individuelle par les équipes de terrain.

Des coopérations initiées dès 1974 avec le Mali

Le CHU d’Angers est engagé dans un nombre de coopérations internationales étonnamment élevé par rapport à sa taille. Cette culture historique doit sans doute beaucoup au partenariat très actif monté dès 1974 avec Bamako, au Mali (suspendu fin 2022 du fait de la situation politique). Au total, 58 partenariats pluriannuels avec 35 villes, dans 27 pays et sur les 5 continents ont été dénombrés.

L’analyse révèle trois principaux champs d’échanges :

  • la recherche (avec 121 études cliniques, rédaction d’articles, etc) ;
  • la formation hospitalo-universitaire (plus d’une centaine de cours et plus de 180 conférences, sans compter les échanges de praticiens) ;
  • les soins (avis distanciels, concertations pluridisciplinaires notamment).

Sur le plan géographique, l’Europe et les États- Unis concentrent plutôt les coopérations en matière de recherche hospitalo-universitaire, et le reste du monde, notamment l’Afrique francophone, davantage les soins et la formation.

Les perspectives restent soutenues et semblent indiquer une montée en puissance des coordinations internationales autour des projets de recherche.

Des expériences fertiles à tout point de vue

La coopération internationale participe à l’attractivité de l’hôpital public : elle offre la possibilité de créer des échanges de très grande qualité médicale, scientifique et humaine.

« Ces échanges permettent aussi, ajoute le Pr Paul Calès, de prendre conscience de nos propres forces et faiblesses, et de relativiser sur les problématiques rencontrées. Quant à la dimension caritative, c’est certainement par pudeur qu’elle n’a jamais été évoquée au cours de l’enquête ! »

(*) Ce rapport a été porté par la Direction générale et le Pr Paul Calès, hépato-gastro-entérologue et consultant en relations internationales au CHU.

Aider les pédiatres diabétologues de Djibouti à mieux informer les familles

Une délégation angevine a été accueillie en mars 2023, à Djibouti, au sein du Centre du jeune diabétique. Plus de 260 patients diabétiques âgés de 3 à 25 ans y sont pris en charge.

« Le souhait de ces équipes est de bénéficier d’une formation en Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) et de construire un programme ETP sur la prise en charge du diabète, qui puisse être dispensé de manière rapide et simple aux familles, souvent illettrées et peu disponibles. Pour cela, nous étudions l’adaptation des outils d’ETP utilisés en France », précise le Dr Natacha Bouhours-Nouet, pédiatre-diabétologue et membre de la délégation hospitalière.

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