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Élargir la recherche sur les causes d’échec d’implantation de l’embryon

Le Pr Pierre-Emmanuel Bouet, responsable du service de Médecine de la reproduction du CHU d'Angers.

Certaines femmes engagées dans un parcours de PMA rencontrent des échecs répétés d’implantation de l’embryon, sans que la médecine ne trouve d’explication. C’est ce qui a poussé le Pr Pierre-Emmanuel Bouet, responsable du service de Médecine de la reproduction du CHU d’Angers, à ouvrir une nouvelle piste de recherche autour du microbiote endométrial.

Le service d’assistance médicale à la procréation du CHU s’intéresse depuis longtemps aux patientes qui subissent des fausses couches spontanées à répétition ou des échecs d’implantation de l’embryon après une fécondation in vitro. L’implantation est un processus complexe au cours duquel l’embryon s’appose à l’endomètre maternel (muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus), y adhère puis y pénètre et l’envahit. En cas d’échec répété, si les bilans ne révèlent aucune anomalie liée à l’utérus ou à l’embryon, les médecins sont démunis.

« Si le rôle du microbiote endométrial est avéré, cela ouvrira de nouvelles perspectives de traitement. » Pr Pierre-Emmanuel Bouet

Depuis quelques années, les recherches se tournent vers le tissu endométrial pour évaluer l’éventuel rôle de l’endométrite chronique (inflammation de la muqueuse) sur ces échecs. À cet effet, les patientes concernées se voient proposer une biopsie afin de prélever un échantillon de tissu à analyser. L’importante banque de prélèvements dont dispose ainsi le CHU a incité l’équipe du Pr Bouet à étendre ses recherches vers d’autres hypothèses.

Un domaine encore inexploré : l’étude du microbiote endométrial

« Alors que l’utérus a longtemps été considéré comme un environnement stérile, indique le Pr Bouet, plusieurs études ont récemment démontré l’existence de micro-organismes au niveau de l’endomètre. Nous avons donc décidé d’analyser ce microbiote endométrial et de déterminer son lien avec l’implantation embryonnaire. »

Pour cela, l’équipe a constitué trois groupes de femmes : ayant des antécédents de fausses couches spontanées à répétition ou d’échecs d’implantation de l’embryon, et à priori fertiles (suivies pour une infertilité d’origine masculine).

Une portée clinique évidente

Une bourse, attribuée par le CNGOF (1), va permettre l’analyse des échantillons par séquençage haut débit par le CBAM de Brest (2). Les résultats devraient être publiés fin 2024. « Quels que soient ces résultats, ils auront une portée clinique évidente. Ce projet intéresse hautement la communauté médicale, notre équipe se place ici à la pointe de la recherche sur ce sujet. »

(1) Collège National des Gynécologues et Obstétriciens de France

(2) Centre Brestois d’Analyse du Microbiote Pr Geneviève Héry-Arnaud.

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