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Le lambeau DIEP en reconstruction mammaire (Deep Inferior Epigastric Perforator)
Le Pr Rousseau et son équipe en pleine intervention
De quoi parle-t-on ?
Lorsque l’on désire réaliser une reconstruction mammaire après cancer du sein et que l’on souhaite éviter une prothèse, il est possible, chez certaines patientes, d’utiliser la peau et la graisse de la partie basse de l’abdomen et de la transférer par des techniques de microchirurgie au niveau du sein.
Cette technique vient en complément des autres techniques classiques, et a comme principal avantage d’apporter un volume important tout en épargnant les muscles.
À qui cela s’adresse-t-il ?
Les indications sont bien précises et concernent les patientes présentant un excès cutanéo-graisseux abdominal. Cependant, comme toute chirurgie lourde, elle ne peut être réalisée chez les femmes en obésité morbide et chez les tabagiques non sevrées car la balance bénéfice/risque n’est alors pas favorable.
Comment fonctionne une reconstruction par DIEP ?
On utilise la peau et la graisse sous-ombilicales, vascularisées par un vaisseau perforant issu de l’artère épigastrique profonde inférieure, préalablement repérée sur un angioscanner. On réalise une dissection sélective du pédicule vasculaire à travers le muscle grand droit de l’abdomen que l’on épargne.
En parallèle, on dissèque les vaisseaux mammaires internes en enlevant un cartilage costal et en entrant dans le thorax.
Ce lambeau est ensuite anastomosé par suture vasculaire au microscope sur les vaisseaux mammaires internes qui sont exposés. Après avoir rétabli la vascularisation, le lambeau DIEP est conformé et modelé au niveau de la loge mammaire pour recréer le sein.C’est une chirurgie qui dure en moyenne 6h.
Les suites
La patiente est ensuite surveillée afin de vérifier la bonne viabilité du lambeau (clinique et doppler), pour pouvoir réintervenir si une thrombose compromettant la vascularisation du lambeau survenait.
Une ou des chirurgies de retouche et de symétrisation sont proposées à distance.
Les principaux avantages de cette intervention sont l’épargne musculaire, l’apport d’un volume important et le rendu naturel.
Le CHU d’Angers et l’équipe de chirurgie plastique le proposent depuis 2016.